Amoureuse de Paris, j'aime aussi l'architecture, les ruines et leurs histoires, l' exploration urbaine (Urbex), les courses de chevaux, la ville, la campagne et la nature, et … je suis très curieuse
Une photographie pour vous faire patienter (encore) et poursuivre ce merveilleux voyage que j’ai fait en juin 1994
Ici nous sommes à Badaling sur la grande muraille (the great wall) et à Badaling (section de la muraille la plus visitée et située à environs 80 kilomètres de Pékin -Beijing)
J’aurais aimé la voir à Mutianyou (signifie ; admirer la vallée des champs ) (région plus sauvage) et également à Shanhaiguan (là où elle se jette dans la mer). Mon voyage étant limité à 15 jours …
En attendant la suite , je vous laisse compter les marches (n’oubliez pas de regarder derrière vous) ….. rires 😀
The great wall – République populaire de Chine – 1994
7 juin 1994
Il est passé 22 heures et je rentre tout juste de mon examen public de violoncelle (on joue donc devant des gens) à l’académie de musique de Waterloo.
Je m’occupe de mon chat qui vient se frotter contre moi et lui explique que demain je partirai durant deux semaines mais que la gentille voisine viendra tous les jours deux fois par jour s’occuper de lui et passer du temps avec lui au jardin, qu’il n’a rien à craindre et que je reviendrai, que je l’aime.
8 juin 2022
Jour du départ, je suis terriblement stressée et j’ai dormi sur le canapé du rez-de-chaussée pour me réveiller à l’heure des poules. Cela tombe bien car j’ai commandé un taxi pour 7 heures du matin et ainsi pouvoir effectuer le trajet jusque l’aéroport de Zaventem avant les embouteillages.
Les bagages sont à la porte de la cuisine et c’est avec peine que j’ai pris un café ; impossible pour moi de manger quelque chose tellement je suis stressée (je vais tout de même partir à pas loin de 7 000 kilomètres de chez moi) ; c’est de la folie pure !
J’ai une voisine charmante qui a de suite accepté de venir s’occuper de mon chat durant mon absence et qui restera de temps en temps avec lui dans le jardin pour ne pas qu’il se sente seul. Elle est une vraie nounou avec les chats et j’ai entièrement confiance en elle.
Le taxi arrive, je ne peux donc pas reculer ; durant le trajet jusque l’aéroport de Zaventem je pense à ce que je vais accomplir, le chauffeur et moi discutons paisiblement de tout et de rien et ça me va bien car en même temps cela me détend et me rassure. Je suis terriblement stressée et pour cette raison, mon estomac me joue des tours.
Loin d’être mon premier long voyage en solitaire je suis presque comme chez moi dans un aéroport. J’aime ces endroits ; j’ai déjà un amour inconditionnel pour les Boeings 747 et il est également un métier que j’aurais aimé exercer, c’est celui d’agent d’escale.
J’arrive à l’enregistrement des bagages en même temps que le personnel de bord et je choisi ma place tant dans le petit Airbus A310 qui va faire la liaison Bruxelles/Frankfurt ainsi que dans le gros Boeing 747 qui reliera Frankfurt à Beijing (toujours à l’arrière du Boeing et à côté d’un hublot).
>>> même si j’ai développé un vertige (celui-ci est dû à un dérèglement de l’oreille interne), dans un avion je n’ai aucun mal à regarder par le hublot pour admirer les diverses régions que je survole et voir ainsi du pays.
Une fois passée la douane, je me dirige vers un téléphone public. Appeler papa qui vit à Ostende maintenant pour lui parler le temps de la validité de la carte de communication. Il aime entendre les diverses annonces et cela lui rappelle aussi les voyages effectués avec ma mère lorsqu’elle vivait encore. Je le sens content et ravi que j’effectue ce voyage et il sait que s’il devait m’arriver quelque chose il faut me laisser là-bas et ne pas faire rapatrier mon corps.
Je suis fatiguée ayant peu dormi et il faut faire attention à mes affaires, mon passeport avec le visa, un peu d’argent quand même et surtout ; ne pas m’endormir sur un siège. Je vais prendre un café, au moins avaler du liquide sucré pour tenir le coup car je ne peux toujours rien avaler de concret.
Je déambule dans le tax free, vais voir les avions sur le tarmac puis me dirige enfin vers la zone d’embarquement pour Frankfurt. L’avion sera presque plein, nous sommes en semaine et beaucoup de gens qui travaillent avec les deux pays font la navette. C’est presqu’un saut de puce que j’effectue en comparaison du vol qui va suivre quatre heures plus tard. Car en effet, je dois attendre 4 heures dans la zone de transit avant l’envol pour la Chine. Et là je n’en peut plus, j’avise une banquette, met mon sac sous la tête et m’allonge un petit peu tout en gardant les yeux ouverts. Un regard complice avec la personne qui se trouve en face de moi et qui certainement subit une longue attente avec un manque de sommeil.
Il est temps maintenant que j’aille en salle d’embarquement ; j’aime me trouver là en avance pour voir les gens qui arrivent et les divers mouvements à gauche et à droite. Mais avant toute chose je vais le voir lui, mon gros bébé d’amour qui se trouve sur le tarmac et attend que les passagers embarquent à son bord.
Le décollage est toujours ce que je préfère ; le moment du take off, celui où le Boeing 747 commence à se diriger vers la piste qui lui est destinée pour son envol, l’attente en bout de piste, entendre les 4 moteurs tourner, prendre de la puissance puis l’avion s’élancer, prendre de la vitesse et décoller. Si je choisis de me trouver à l’arrière de l’avion c’est que c’est là que je ressens toute la puissance du décollage et je vous prie de m’excuser mais …. Je prends mon pied !
Le vol se passe bien, nous avons près de douze heures avant l’arrivée à Beijing. Un premier repas nous est servi et je mange enfin. Je commence à somnoler mais je commence aussi à être malade. Je ne suis absolument pas malade en avion mais je suis déjà partie l’estomac embrouillé, n’ai rien mangé depuis le réveil jusqu’à ce premier repas à bord et je suis retournée. Une hôtesse qui vois que je ne me sens pas bien propose que j’aille me reposer en classe affaire et j’accepte volontiers mais je ne veux absolument pas laisser mon sac avec mon passeport et le reste ainsi derrière moi.
Entre temps un steward (grands Dieux ce qu’il est beauuuuuuuuu) me donne un cachet pour que je me sente mieux et je m’endors.
Lorsque je me réveille c’est pour retrouver ce même steward (toujours aussi beauuuuuuuuu) devant moi qui me dit que nous sommes en phase d’approche et que je devrais boucler ma ceinture. Je me demande d’abord où je suis
pour me rendre compte que je suis dans un avion. Mais qu’est-ce que je fou dans un avion et où vais-je ? Je vais alors m’asseoir à côté d’un hublot, regarde le paysage et …. Nom de bleu ! La muraille de Chine, mais qu’est-ce que je vais f….. en Chine ?
Je reprends mes esprits petit à petit et me rappelle qu’ effectivement je suis en voyage, j’ai été malade , on m’a donné un remède qui m’a fait dormir et nous sommes sur le point d’atterrir.
Arrivée vol Frankfurt à Beijing
Et c’est avec plaisir que je débarque avec les premières classes et les classes affaires avant tous les autres.
Il est aux alentours de 8 heures du matin heure Chinoise. L’avion a décollé de Frankfurt vers les 14 heures + 12 heures de vol et le décalage horaire.
La douane passée il n’y aura pas longtemps à attendre pour que les bagages arrivent, mais avant cela j’ai eu l’occasion d’avoir mon premier éclat de rire sur le sol chinois mais je me suis abstenue tout en savourant la situation des gens concernés.
En face de nous attendait une floppée d’autochtones, affubles de petits bonnets blancs pour une grande majorité et venant probablement des campagnes pour venir travailler dans la capitale (ou alors ils rentraient chez eux). Ils avaient laissé leurs bagages sur le tapis roulant et lorsque celui-ci s’est mis à avancer, ils se sont mis à courir affolés en agitant leurs bras dans tous les sens pour tenter d’empêcher leurs bagages d’avancer.
C’est au tour de notre tapis roulant à se mettre en route et c’est avec plaisir que ma valise arrive juste après les bagages du personnel de bord. Je la prends et me dirige vers la sortie pour prendre un taxi.
Une bouffée d’air chaud m’envahit ; il est à peine passé 9 heures du matin et il fait déjà une chaleur accablante.
Pas de souci pour avoir une voiture disponible et je donne au chauffeur l’adresse de mon hôtel écrite en chinois.
Il y a vraiment beaucoup de circulation sur ce que je crois être un périphérique mais ça roule bien, pas de bouchon.
Lorsqu’on arrive dans le centre-ville oh que diantre le dépaysement total. Ça grouille de partout, auto, vélo, piétons, bus …. Je vois les gens qui n’attendent pas vraiment que ce soit vert pour traverser ou avancer et c’est selon moi du grand n’importe quoi.
Le taxi bifurque vers le hutong où est situé mon petit hôtel. Celui-ci abrite les chinois tout comme les étrangers. Certains hôtels ne sont pas ouverts aux étrangers comme d’autres ne sont pas ouverts aux Chinois (nous sommes en 1994)
Les hutongs sont de petites ruelles anciennes dont certaines datent de plus de 800 ans. Un vrai dédale de petites ruelles avec chacune des centaines d’habitation qui pour la plupart ont leur propre cour.
A l’heure actuelle en 2022 il ne reste plus tant de hutong que cela mais le gouvernement chinois qui a compris leur importance aux yeux des touristes en a heureusement gardés certains dans la capitale.
L’endroit est merveilleux et n’a rien d’occidental (pas de photo mon hôtel malheureusement mais je vous propose de consulter les 3 liens en gras et en rouge juste quelques lignes plus haut) où vous pourrez voir des images qui elles sont bien plus récentes. L’hôtel, l’intérieur des chambres a changé aussi).
Je ne prendrai pas la peine de me reposer beaucoup. Prendre une douche, me préparer un café (dans les hôtels chinois il y a toujours un grand thermos d’eau bouillante pour vous permettre de vous préparer thé ou café et j’avais prévu de prendre du café en poudre.
Après ce premier petit intermède, je suis ressortie sac au dos, carte en main (écrite uniquement en chinois) , crayon et carnet.
Si je ne suis pas partie ne voyage organisé, je voulais acheter sur place deux excursions et pour ce faire j’ai donc prit le métro.
C’était en 1994 avant le printemps, la société dans laquelle je travaillais avait effectué une « compression du personnel » et je faisais partie du lot malgré mon CDI et malgré la qualité de mon travail.
Après une journée particulièrement harassante, j’avais été appelée dans le bureau du chef de service (comme les deux autres collègues avant moi) et on m’avait dit que dès le lendemain je ne devrais plus me présenter au bureau et qu’on ne me demanderait pas de prester le préavis (celui-ci me serait payé ainsi que mes congés payés et le reste).
Un petit peu abasourdie comme mes deux autres collègues j’avais donc quitté le bureau sans me retourner et j’ étais rentrée chez moi.
A l’époque j’habitais en Belgique à Rhode Saint Genèse. Si j’avais choisi cet endroit c’est qu’il se situait à moins d’un kilomètre du manège où j’avais ma jument (que j’avais perdue en 1988 et que j’avais dû faire endormir par le vétérinaire). Après ce drame, j’étais bien sûr restée dans cette petite maison qui faisait partie d’un ancien corps de ferme transformé en habitation (bien avant que j’y arrive). Le propriétaire, un vieux monsieur, y avait également son logement).
C’était loin d’être confortable ; il y avait un peu d’humidité, pas de salle de bain et les toilettes se trouvaient au dehors. Mais le loyer était fort peu cher (avant 1988 et la maladie de ma jument je devais aussi penser à payer la pension au manège, à payer les frais de maréchalerie toutes les 6 semaines et les frais vétérinaires une fois par an (plus en cas de souci) ; je devais également payer le loyer, les charges et me nourrir. Comme j’avais un chat je devais également lui fournir tout ce dont il avait besoin.
Depuis 1988 j’avais donc eu l’occasion de mettre de l’argent de côté puis ; je recevrais mes indemnités de licenciement, pécule de vacances etc. … donc pas de problème de ce côté-là – sans que je sois crésus -.
Je me suis dit …. Et si je partais en voyage ?
L’idée était bonne, je m’étais il y a peu séparée de mon compagnon et je me suis dit que je pourrais choisir une destination lointaine qui me fait envie depuis longtemps et un pays qui ne tentait pas beaucoup de gens encore.
C’est décidé, je vais partir en Chine !
Maintenant il me restait à choisir les villes que je désirais connaître, à regarder ce qu’il y avait moyen de faire et de visiter, les logements qu’on y proposait et ce que cela pourrait me coûter. Pas question de choisir un voyage organisé ni de partir sac au dos (ce qui n’est pas du tout, mais vraiment pas du tout ma tasse de thé -chinois bien sur-).
Je suis alors allée voir une agence spécialisée pour voir ce qu’ils pourraient me proposer en terme de logement et de compagnie aérienne pour Beijing (Pékin) et Shanghai.
Au départ j’avais un petit peu débordé de la Chine car le Japon m’intéressait fortement depuis longtemps aussi ; donc, je pensais faire une petite incursion d’une semaine maximum au Japon après mon séjour en Chine. J’ai très vite déchanté car même si j’avais les moyens d’effectuer un gros voyage, le séjour au Japon m’aurait coûté plus cher que mon séjour en Chine (vol et logement compris) et je devais tout de même penser au coût de la vie à mon retour et avant de retrouver un travail.
L’agence spécialisée m’a alors proposé de loger dans un hôtel qui accueille les Chinois et les étrangers (dans un quartier typique – un hutong -) à Beijing et de loger chez l’habitant à Shanghai -je serais la première chez eux à accepter. L’idée me paraissait excellente et nous avons conclu le contrat de vente.
Je partirais de l’aéroport de Zaventem (Bruxelles) avec un vol en airbus A310 jusque Frankfurt puis après une escale de 4 heures je prendrais un Boeing 747 de la Lufthansa en vol régulier jusque Beijing. Après mon séjour à Beijing je retournerais à l’aéroport international de Pékin pour un vol Air China en Boeing 747 jusque Shanghai. Le retour de Shanghai via Frankfurt pour arriver à Zaventem (Bruxelles) se ferait avec la Lufthansa comme à l’aller et en Boeing 747 of course.
J’étais enchantée, très enchantée même de faire un si long vol en Boeing 747 (si on m’avait proposé un autre type d’avion j’aurais illico fait changer le mode de transport pour un 747) ; mais, j’expliquerai l’amour que j’ai pour cet avion lors du récit d’un autre voyage effectué bien des années avant celui que je vais vous narrer.